BULLY-LES-MINES
Monument à l'agent de liaison MARCHE

Localisation : Jusqu'au environ de 1977, le monument était implanté à l'entrée du carreau de la fosse 1, rue Casimir Beugnet. Depuis, il a été déplacé d'une centaine de mètres dans la même rue, à l'entrée du Square Henri Darras.

Conflit commémoré : 1914-1918

Sculpteur : Armand ROBLOT, lauréat du salon des artistes Français.

Date d'inauguration : 4 octobre 1925

Rappel historique :
Fernand MARCHE est né le 2 juin 1888 au Coron d'Aix à Bully-les-Mines. Son père est mineur et lui même descend à l'âge de 13 ans comme galibot à la fosse 1 de la compagnie des mines de Béthune. Marié le 10 octobre 1908 et bientôt père de deux enfants, il effectue son service militaire au 33e régiment d'infanterie d'Arras. Mobilisé le 4 août 1914, il rejoint le 130e régiment d'infanterie et combats sur les fronts des Flandres, d'Artois, de la Somme, de la Champagne et de Verdun.

Depuis le début juillet 1916, le 130e R.I. tenait le secteur de Verdun. Au début août, il était en ligne à 200 mètres de l'ouvrage de Thiaumont, occupé par les Allemands. Le poste de commandement du Colonel étant situé à 30 mètres du saillant de la fermeture de la ligne française face à l'ennemi, cette position avancée ne pouvait être relié par téléphone avec l'arrière à cause des bombardements fréquents. Seuls des coureurs se relayant de trous d'obus en trous d'obus pouvaient assurer la liaison. Ces coureurs étaient fournis par la première compagnie, celle du soldat MARCHE.

Le lieutenant ENGERAND, détaché aux carrières de Bras, montait et assurait le service des communications. Le 1er août 1916, un ordre urgent et important de la division arrive aux carrières. Le lieutenant demande un volontaire pour porter le pli au Colonel sans s'arrêter aux relais. Le soldat MARCHE se désigne.

Prenant le papier dans son portefeuille, il se met en route et ne revint jamais, il n'arriva même pas. Toutefois, le pli avait été transmis permettant l'arrivée de renfort qui ont permis de tenir la position. MARCHE avait été fauché par un obus. Atteint à la gorge et au ventre, il se traîne jusqu'à une croisée de pistes et meurt, couché sur le dos, le bras droit raidi, levé vers le ciel, tenant dans sa main crispé le pli ensanglanté. C'est un agent de liaison d'un autre régiment aui trouva ainsi le soldat et son message.

L'héroïsme de Fernand MARCHE fut porté à la connaissance des troupes par une relation à l'ordre de la division, la 28 août 1916 : "MARCHE Fernand Joseph Edouard, matricule 1434, soldat de 2ème classe, agent de liaison, volontaire pour porter un pli à son colonel, a été tué le 1er août 1916, en cours de route, sa dernière pensée étant tout à sa mission ; le coureur suivant à trouver son corps, le bras tendu en l'air et les doigts crispés sur le pli qu'il portait".

Le 2 octobre 1920, la médaille militaire fut attribuée au soldat MARCHE.


Sources :
- Mairie de Bully-les-Mines
- Jean-Pierre ROGER, Bully-les-Mines, 2000 ans d'histoire.
- ENGERAND Roland (capitaine), article paru dans l'Illustration du 10 octobre 1925.