Sur les chemins de la Grande Guerre
Les batailles d'Artois (1914-1918)

Le circuit part d'Arras et passe par les villages les plus importants des batailles d'Artois en s'arrêtant particulièrement à Lorette et à Vimy. Compter au moins deux heures pour ce parcours, l'idéal étant d'envisager une après-midi de promenade.
 

1- Avant de partir d'Arras, on peut visiter le cimetière militaire britannique du Faubourg d'Amiens. Il est situé à côte de la Citadelle, le long du Boulevard du Général de Gaulle.

2 - De là, reprendre la direction Béthune-Lens par la N25. Après le rond-point de Tchécoslovaquie, à Sainte-Catherine, prendre à gauche après le feux tricolore (D341 - Chaussée Brunehaut). Puis continuer sur la direction Bruay-la-Buissière. De loin déjà, après être sorti de l'agglomération, on apercevra les tours en ruines de l'abbaye du Mont-Saint-Eloi. Après être entré dans le village, prendre à droite pour monter admirer les ruines de l'abbaye de plus près.

3 - Après avoir vu les tours du Mont-Saint-Eloi, rebrousser chemin pour reprendre la Chaussée Brunehaut, puis prendre à droite vers Villers-au-Bois et Carency.

4 - A Carency, prendre une petite route juste à gauche de la mairie. On franchit le ruisselet du Carency. On arrive sous la colline de Lorette. Les ruines de l'église d'Ablain-Saint-Nazaire (classées Monument Historique) ont été maintenues en l'état après la guerre pour témoigner aux générations suivantes de la violence des combats.

5 - Par une petite route à gauche de l'ancienne église, monter le mont de Coquaine jusqu'à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette, la plus importante de France.

6 - Après avoir visité la nécropole de Notre-Dame de Lorette, reprendre la route en direction de Souchez. On a alors un point de vue exceptionnel sur le bassin minier. En passant, à droite, se dresse la statue du général Maistre.
Au stop, prendre à droite (direction Arras), on traverse alors la commune et on verra sur la droite le monument à la division Barbot.

7 - Avant d'arriver à La Targette (commune de Neuville-Saint-Vaast), on verra de part et d'autre de la N.25 le cimetière et le monument Tchécoslovaque (à droite),  le monument Polonais (à gauche).

8 - Reprendre la route en direction de La Targette, en arrivant au carrefour, on aperçoit à gauche, le monument du flambeau de la paix. A ce même carrefour, on peut s'arrêter au musée militaire de la Targette (riche de scènes reconstituées et d'armes anciennes). Reprendre la route et suivre les panneaux routiers de la Commonwealth War Graves Commission indiquant le parc et le mémorial Canadien de Vimy. En arrivant dans le parc canadien, prenez le parking à droite, vous pourrez alors visiter les tranchées et un souterrain en étant guidé par des étudiants canadiens (du 1er avril au 1er novembre). Puis reprendre la voiture pour aller jusqu'au monument commémoratif et au centre d'interprétation historique.

Variante de parcours : Plutôt que de prendre de suite le chemin du mémorial canadien, on peut décider de continuer tout droit en direction d'Arras. On trouvera alors à la sortie de La Targette, sur la gauche, l'impressionnant cimetière allemand dit cimetière de la Maison Blanche et ses quelques 50.000 croix noires. De là, faire demi-tour pour retrouver la direction du mémorial canadien. On peut également, avant de quitter le village, visiter la nécropole nationale de la Targette qui comprend 12.210 corps sur une superficie de 44.525 m2 (1914-1918 : 11.443 Français dont 3.882 en deux ossuaires ; 1939-1945 : 593 Français, 4 Polonais, 170 Belges dont 169 en ossuaire).

Avant de partir du parc canadien, on pourra voir le monument à la division marocaine (au rond-point à la sortie du parking du monument).

9 - Reprendre la direction d'Arras (par la RN17), on passe alors dans le village de Thélus. Au feu à gauche, on voit le monument à division d'artillerie canadienne. Puis, Retour sur Arras.
 
 

Historique :
 
    En septembre 1914, après la bataille de la Marne, les belligérants tentent chacun de déborder les lignes ennemis en remontant vers le Nord à travers les départements de l'Oise, de la Somme, du Pas-de-Calais et par la Belgique. C'est la "Course à la mer".

    Mais aucuns des parties ne parvient à prendre de vitesse son ennemi. Par conséquent, en octobre le front se stabilise. Belges, Britanniques et Français font face aux Allemands qui entrent à Lille le 13 octobre et attaquent les Flandres belges avec leur quatrième armée. Au sud, l'avance de la sixième armée impériale du prince héritier de Bavière, a creusé un saillant entre Armentières et Arras au sein du dispositif de la 10e armée française.

    Les Bavarois occupent et fortifient la plateau d'Ablain-Saint-Nazaire, connu avant le conflit pour son pélerinage à la chapelle de Notre-Dame de Lorette. le 21e corps d'armée du général Maistre défend Arras où résiste la 77e division alpine du général Barbot. Les Allemands profitent de cette position pour détruire Arras, dont les ruines du beffroi deviennent le symbole de la barbarie allemande au même titre que la cathédrale de Reims.

    Le 17 décembre 1914, la 10e armée du général de Maudhuy passe à l'attaque à Lorette, Carency, Saint-Laurent-Blangy sans succès. Chaque action coûte la vie à des milliers d'hommes.

    Une effroyable guerre de tranchées se déroule tout au long de l'hiver 1914-1915 dans la boue, la pluie, la neige et le froid. Cet hiver terrible a été décrit par Henri Barbusse dans son roman Le Feu. Le général Joffre décide alors de confier au général Foch la coordination d'une opération de grande envergure. six corps d'armée et mille canons sont chargés d'attaquer de Lens à Arras. Il faudra un mois et demi de combats acharnés pour gagner, mètre après mètre, une partie seulement du dispositif fortifié allemand.

    Le 9 mai, une formidable percée est réalisé par les tirailleurs algériens et la divison marocaine qui atteigne la côte 119 sur la crête de Vimy. Malheureusement, la percée ne peut être exploitée faute de munitions et de renforts.

    Le 10 mai, les assauts continuent contre Carency, Neuville-Saint-Vaast, le Labyrinthe, la Targette, Ablain-Saint-Nazaire. Le 11, de violents combats se déroulent à Lorette.

    Durant des semaines, la bataille s'exaspère en une multitude de combats. Du 9 mai au 25 juin, pour conquérir 20 km2, les Français ont perdu 102 500 hommes, tués, disparus, blessés et prisonniers. A l'été 1915 le front se fige, mais une continuelle lutte d'artillerie de tranchées maintiennent la tension.

    Afin d'étayer l'offensive menée en Champagne le 25 septembre, le G.Q.G. relance les opérations en Artois. La 10e armée, soutenue par la 1ère armée britannique agissant vers Loos, passe à l'attaque après une longue préparation d'artillerie. L'assaut s'arrête le 12 octobre et malgré quelques prises (Souchez, cote 119 atteinte de nouveau) le front ennemi ne peut être percé.

    En mars 1916, l'armée britannique relèvent les Français en Artois, la 10e armée devenant ainsi disponible pour un autre front.

    Le 9 avril 1917, les Canadiens s'emparent de la crête de Vimy. Le 3 octobre 1918, Lens est libérée. La ville est morte, complétement rasée, anéantie.